Yann Julien : « Je pense que ce sera une très belle compétition mais c’est toujours difficile d’avoir des favoris… »

26 juillet 2020

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Alors que la Fédération de basket-ball a annoncé cette semaine les dates de finales de Coupe de France, qui se tiendront fin septembre, c’est la ville de Nantes qui s’apprête à accueillir un événement plus qu’attendu par les assoiffés de la balle orange. C’est donc au Parc des Chantiers de Nantes qu’il va falloir se rendre, ce samedi 1er Août, pour admirer les équipes qui vont s’affronter lors de l’Open de France de 3×3. Jeudi 23 juillet, l’assistant-coach de l’équipe de France de 3×3, Yann Julien, s’est exprimé au micro de 5by5.fr sur l’organisation de ce tournoi, ainsi que sur son parcours de joueur, puis d’arbitre, qui lui a permis de baigner entièrement dans le 3×3 maintenant.

Interview retranscrite suite au live de 5by5, par Zélie Monneray, créatrice de la page le P’tit Champion.

Salut Yann, avant de parler basket et spécifiquement 3×3, comment as-tu vécu le confinement ?

« Paradoxalement et contrairement à d’autres français cette période a été assez chargée pour moi. Je me suis recentré sur beaucoup de missions en télétravail et je suis allé explorer des compétences que je n’avais pas forcément. Effectivement, en plus du 3×3 je m’occupe de formations d’entraîneurs. Nous avons donc fait beaucoup de lives via les réseaux sociaux, ce qui m’a permis de découvrir d’autres univers. C’était très cool mais ça m’a pris énormément de temps. »

Ce changement d’univers est donc plutôt positif ?

« Complètement, c’était une période chargée mais vraiment cool. Avec les collègues, on a pas mal travaillé. »

Peux-tu nous apprendre davantage sur toi ? Qui es-tu et que fais-tu ?

« Je suis CTS (Conseiller Technique Sportif) auprès de la ligue Auvergne-Rhône-Alpes de basket-ball, où j’ai deux grands types de mission : la formation des entraîneurs au travers d’un institut où l’on s’occupe principalement de brevet professionnel, de CQP (Certificat de Qualification Professionnelle) et de formation complémentaire. Mon deuxième champs de mission est le 3×3, notamment avec le coaching de l’équipe de France U23 féminine et l’assistanat sur les seniors. Je m’occupe plus particulièrement de la vidéo. »

Quel est ton parcours ? Comment as-tu débuté dans le milieu du basket ?

« De façon très classique, j’étais joueur d’un niveau régional, puis pour m’amuser j’ai commencé l’arbitrage. Au bout d’un moment, il a fallu que je passe un diplôme d’entraîneur si je voulais continuer à augmenter dans l’arbitrage. Ce que j’ai fait. Ainsi, j’ai pris une équipe en charge et j’ai délaissé l’arbitrage pour me passionné entièrement à l’entraînement. De fil en aiguille, j’ai été salarié dans un club au sein de la ligue des Alpes. Puis j’ai passé le concours pour être CTS. J’ai enchaîné avec les équipes de France de 5×5 où j’étais assistant sur l’équipe de France de moins de 17 ans. J’ai fait ma première coupe du monde en République tchèque, puis ma deuxième avec l’équipe U19 à Moscou, toujours en temps qu’assistant. J’ai mis en stand by le 5×5 en étant appelé pour le 3×3, qui venait de démarrer. Pour l’anecdote j’ai appris les règles du 3×3 dans le train en partant en stage. Je ne connaissais pas le truc mais j’en suis vite tombé amoureux en étant d’abord assistant sur les U18 puis pour les U23 et maintenant pour les seniors tout en ayant en charge les U23 filles. »

Selon toi, quelles sont les grandes différences entre le 3×3 et le 5×5 ?

« Je pense que la culture du jeu est différente, notamment sur les aspects techniques. On parle souvent dans le 3×3 de 10 min de street, ce qui est extrêmement intense. Je ne dis pas que le 5×5 n’est pas intense mais l’intensité y est moindre. Il n’y a pas de temps d’arrêt dans le 3×3. La transition entre l’attaque et la défense est moins spécifique. Je pense qu’il y a aussi toute une culture autour du jeu, c’est inenvisageable de faire un tournoi sans musique par exemple. On est plus proche d’une culture urbaine, que l’on retrouve moins dans le 5×5. »

Comme tu as commencé en tant qu’arbitre, quelles différences vois-tu maintenant dans l’arbitrage ?

« Dans le 3×3, l’arbitrage est un peu plus permissif. Ce n’est pas non plus de la boxe mais disons qu’on autorise plus de contacts. Ce que l’on cherche à protéger c’est la situation de tir au niveau des bras, sans brutalité. Au niveau du corps, les contacts sont un peu plus tolérés dans le 3×3. De plus, généralement les joueurs de 3×3 n’ont pas le temps de se plaindre auprès de l’arbitre car le jeu ne s’arrête pas même si une faute est réclamée. La sanction d’une plainte est donc double : on risque de se prendre une faute technique et d’encaisser un panier. »

Explique-nous, Yann, comment va se passer l’Open de France de 3×3 qui aura lieu à Nantes dans quelques jours ?

« On a tous extrêmement faim de basket et tout le monde attend avec impatience cet Open de France. On n’a pas eu de basket depuis le mois de mars. Normalement, c’est une période faste en tournois donc on est vraiment en appétit. On l’attend de pied ferme et je pense que le niveau va être vraiment intense. En garçons, on annonce de belles équipes et je pense que ça sera le cas également en filles. C’est toujours un événement exceptionnel où le lieu est magnifique et l’organisation est top. Donc nous sommes grandement impatients ! »

Pourquoi Nantes, alors que l’année dernière le tournoi était à la Rochelle ?

« Ce sont des projets qui se font par appel à candidature, ce sont donc généralement des métropoles qui peuvent proposer des lieux assez majestueux, et puis les villes tournent. L’année dernière on était sur le port de la Rochelle, il y a deux ans sur le capitole à Toulouse. Il faut donc un lieu doté d’une importante capacité d’accueil. »

Evidemment cette édition sera particulière en raison de la situation actuelle sanitaire. Comment cela va-t-il se passer pour le public, les joueurs, joueuses et pour toi en tant qu’organisateur ?

« La fédération est extrêmement précautionneuse sur les mesures de sécurité, nous aurons plus d’informations sur le stage qui aura lieu la semaine prochaine, juste avant l’Open de France. C’est encadré de manière à ne prendre aucun risque mais je ne sais pas exactement comment cela va se passer. Mais il y a déjà eu des essais avec l’Open + de Saint-Paul et celui du Cap d’Agde, des tournois qui se sont très bien passés. Donc la fédération a, là-dessus, un regard très vigilent. »

Je pense que ce sera une très belle compétition mais c’est toujours difficile d’avoir des favoris car…

Penses-tu que ce sera une belle compétition en ce samedi 1er août ? As-tu des favoris ?

« Je pense que ce sera une très belle compétition mais c’est toujours difficile d’avoir des favoris car le 3×3 quand vous jouez un match à haute intensité et que vous attaquez les quarts de finale en sachant que ce sont des matchs couperets, bien sûr que sur le papier les équipes sont fortes mais on va avoir des joueurs spécifiques du 3×3 ou encore des joueurs de renommée, qui jouent en Jeep élite ou même en Euroligue. Cela se joue à tellement peu de choses, on voit des fois des exploits, comme à Toulouse, on avait l’équipe de la Main de Dieu en quarts de finale, qui étaient des joueurs issus de Nationale 3 qui jouaient contre le Comptoir Général, tous des joueurs de Jeep élite. Le Comptoir est passé à la barre alors qu’il était bien plus fort sur le papier. Donc je pense que ce serait vraiment présomptueux de ma part de donner des favoris. »

De grands joueurs, notamment Andrew Albicy, qui sera présent. On pourra en rencontrer d’autres ?

« On va avoir Amara Sy, Antoine Eito en Jeep élite chez les garçons. Il y aura aussi toutes les équipes spécialistes : la Balistique, la French Riviera, la Black list, ou encore la team Poitiers en filles. On va vraiment avoir un super plateau, hyper intéressant. »

Quel est ton meilleur souvenir en Open ?

« J’ai vraiment pris mon pied à Toulouse grâce à une manifestation superbement organisée et puis à partir des quarts de finale c’était vraiment génial, la place du Capitole est juste magique. Et l’année dernière, j’ai un super souvenir de la finale, garçons comme filles, c’était du très haut niveau de 3×3. Même si on a été gêné par les conditions climatiques : beaucoup de vent et la pluie, on avait dû se rabattre en gymnase le matin, ce qui était un peu gênant. »

Si on remonte plus dans le passé, un bon souvenir important j’imagine, cette médaille avec les U23 ?

« Il y a plein de supers souvenirs. J’ai eu la chance de côtoyer des groupes assez extraordinaires. Avec les filles je me souviens des Jeux méditerranéens, de la dernière Coupe du monde, des World Beach Games l’année dernière, la Nations League… ça serait difficile d’en sortir un plus que d’autres mais j’ai vraiment eu des souvenirs géniaux, avec des joueuses géniales et des staffs géniaux. Peut-être que le premier, quand on est partis faire la Coupe du monde de U18 à Astana au Kazakhstan, je suis tout à fait débutant, je m’occupe de la vidéo, on arrive avec une petite équipe, des joueuses pas forcément réputées, et puis on ne sait pas trop dans quoi on met les pieds. On avance au fur et à mesure, sans trop de problèmes jusqu’aux quarts de finale. En demi, on arrive à renverser la vapeur contre l’Espagne et on se retrouve à jouer la finale contre les Etats-Unis, je crois que les filles sont à ce moment-là, touchées par la grâce et on arrive à battre les USA de façon extraordinaire. C’est donc finalement le souvenir le plus marquant, parmi tant d’autres.

Parle-nous de l’équipe de France de 3×3, combien de personnes composent le staff ?

« Aujourd’hui, on a 6 équipes de France de 3×3 : deux en seniors (masculine, féminine), deux en U23 et deux en U18. À la tête de l’EDF seniors c’est Richard Billant et Karim Souchu qui sont entraîneurs et sélectionneurs. Moi je me greffe à ce duo sur la partie vidéo, en tant qu’assistant. Sur les U23 c’est mon collègue Sylvain Maurice sur les garçons, moi sur les filles. Pour les U18, en garçon c’est Gwen Pestel qui parfois viens avec moi sur les U23 filles, comme la coupe du monde de l’année dernière, j’espère d’ailleurs qu’on refera une Coupe du monde ensemble. Et les U18 filles c’est Anna Kotocova qui est coach. Voilà le noyau dur auquel on rajoute des assistants, comme Xavier Lebacle, et des préparateurs physiques, comme Thibaud Pinson. »

Quels sont les objectifs et ambitions des différentes Equipes de France ?

« En terme de compétition, on parle de la Coupe du monde U18 qui va avoir lieu en Hongrie fin août. Il va se dérouler aussi une Coupe d’Europe fin septembre pour les seniors. On devrait avoir une Coupe du monde U23 mais le soucis étant qu’on ne connaît ni la date ni le lieu, puisqu’elle devrait avoir lieu en Chine, mais la pandémie en a décidé autrement. L’année prochaine, fin mai, on aura le tournoi de qualification olympique, hyper important, en seniors garçons et filles, et ça aura lieu à Vienne, en Autriche pour les JO de Tokyo. »

Pour finir, combien de personnes sont-elles attendues à Nantes samedi prochain ?

« Je dirai 1 500 / 2 000 personnes comme habituellement sur un Open de France mais on verra bien suite à la situation sanitaire, peut-être que la voilure sera réduite. Ce qu’il y a de bien c’est que ça a lieu dans un environnement à l’air libre, ce qui est moins dangereux. »

Nous remercions Yann Julien d’avoir répondu à nos questions et lui souhaitons bon courage pour la suite.

En attendant les retours des compétitions internationales, nous vous donnons rendez-vous samedi 1er Août au Parc des Chantiers à Nantes, pour soutenir votre équipe favorite. Avec au programme : les phases de poule de 10h à 14h, les phases finales de 16h à 20h, ainsi que des démonstrations de breakdance jusqu’à 22h45 !

Interview retranscrite suite au live 5by5, par Zélie Monneray, créatrice de la page le P’tit Champion

Passionnée de sport, Zélie.M est étudiante en première année de licence en Sciences et Techniques des Activités Physiques et Sportives. Elle ambitionne par la suite d’intégrer une école de journalisme. Particulièrement intéressée par le journalisme sportif, ce site est, pour elle l’occasion de plonger au coeur de cet univers, à travers interviews et reportages de jeunes sportifs français, tous sports confondus.

Son parcours au complet, sa situation aujourd’hui ainsi que ses objectifs sont à retrouver sur : www.5by5.fr !

Son site : https://leptitchampion.hubside.fr/

Sa page instagram : https://www.instagram.com/leptitchampion/

5by5 encourage Zélie.M dans ses projets !

Auteur
Mallory

Mallory

Passionné par le sport et la communication sportive, Mallory est depuis 2014 responsable du site 5by5.fr. N'hésitez-pas à le contacter pour une demande d'interview ou pour toutes autres demandes en rapport avec 5by5 !