Sarah Martineau : « J’ai tout simplement fait un burn-out du basket. Ce sujet est encore trop tabou aujourd’hui et… »

30 avril 2024

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Après avoir fait un burnt-out, là revoilà sur les parquets avec autant de motivations voir plus, Sarah Martineau passée par de nombreux clubs comme la Roche Vendée, Tarbes ou encore Thouars, a repris le basket après une coupure d’un an et demi, dans le club d’Helios Basket (1ere division Suisse) en décembre dernier. Un challenge intéressant où elle a retrouvé le goût du terrain, des paniers, en ayant un nouvel objectif ! Pour 5by5, la basketteuse, qui ne compte pas s’arrêter, s’est confiée à 5by5 et évoque sa période compliquée et son retour sur les parquets.

Bonjour Sarah, après une coupure d’un an et demi, comment s’est passée ta reprise au basket ? Pourquoi ce club là en Suisse et pourquoi en Suisse justement ? Explique-nous

« La reprise basket s’est très bien passée. Les sensations sont revenues plus vite que je ne l’aurais cru. Il faut dire que j’ai été vite remise dans le bain puisque j’ai repris les entraînements le mercredi 29 novembre (le jour de mes 27 ans), pour jouer mon premier match dès le vendredi 1er décembre en ayant un temps de jeu très conséquent pour un match de reprise (38min). Je ne connaissais pas du tout le championnat Suisse, ni le niveau, c’est une opportunité que l’on m’a proposée un peu soudainement. Le club d’Helios Basket venait de perdre subitement ses 3 américaines donc avait besoin de se reconstruire très rapidement. Le coach m’a contacté directement pour savoir si une reprise basket pouvait m’intéressé en première division Suisse avec un rôle important au poste de meneuse. Je me suis dit que c’était l’opportunité à ne pas refuser et le moment pour moi de remettre les baskets. »

Souhaites-tu nous dire pourquoi tu as coupé justement ? Et que faisais-tu sans basket ?

« J’ai tout simplement fait un burn-out du basket. Ce sujet est encore trop tabou aujourd’hui et pourtant bien présent (plus que l’on ne le croit) dans le monde du sport de haut-niveau. Après avoir consacré ma vie au basket depuis petite, j’étais arrivée à un point où j’ai eu ce besoin de découvrir d’autres aspects de la vie (avoir des soirées, des weekends, voir ses amis, sa famille, et pouvoir pratiquer d’autres activités). Le sport de haut-niveau c’est bien, mais cela demande énormément de sacrifice, et lorsque l’on en perd la flamme, ça devient très compliqué psychologiquement à gérer.

Avec du recul, je pense avoir pris la meilleure décision en faisant ce break à ce moment-là de ma vie. Cela m’a permis de me recentrer sur moi-même, d’en apprendre énormément sur moi, et de relativiser sur la vie en général. C’est l’une des périodes de ma vie où j’ai selon moi, le plus grandit en tant que femme, mais également en tant que sportive, et j’ai d’ailleurs pu me le confirmer sur ma façon d’aborder plus sereinement ce nouveau challenge. Sans basket, j’ai découvert que la vie était également belle. Je me suis prise de passion pour le cyclisme sur route. J’ai toujours aimé le goût de l’effort, les défis extrêmes et la nature. Ce sport m’a permis de m’épanouir complètement et j’ai continué d’en faire un petit peu pendant ma saison basket, en l’utilisant comme échappatoire à pouvoir me retrouver seule au milieu de la nature que j’apprécie tant, et comme récupération active en lendemain de match.« 

Avec du recul, je pense avoir pris la meilleure décision en faisant ce break à ce moment-là de ma vie.

Parles-nous de ta reprise, comment s’est passé ta saison en général, et comment t’es-tu adaptée là-bas ?

« Je suis arrivée en cours de saison, après 1 an et demi d’arrêt, dans une équipe en pleine reconstruction, je peux dire qu’avec tous ces facteurs, la saison s’est plutôt bien passée malgré un résultat final décevant puisque nous ne nous sommes pas qualifiés pour les play-offs. Cela dit, une semaine avant la fin du championnat, nous étions toujours en course pour donc cela ne s’est joué à rien. J’ai eu la chance d’être très bien accueilli par mes coéquipières, dirigeants et bénévoles, facilitant mon intégration rapide. Mon adaptation à la vie Suisse s’est également bien déroulée. J’ai vite pris le rythme de cette vie à mille à l’heure (j’ai conservé mon travail en France pour ne pas bousculer d’un coup mon équilibre de vie, donc j’effectuais les aller-retours en train après les matchs jusqu’au mardi matin chez moi dans les Monts du Forez, et je revenais en Suisse le reste de la semaine pour assurer ma double vie de basketteuse tout en étant en télétravail les matins). Cette aventure sportive a été également une belle aventure humaine avec la rencontre de belles personnes, la découverte d’un autre pays avec sa région du Valais, un cadre idyllique entouré de montagne et de paysages magnifiques. »

Quel a été le plus dur pour toi après cette coupure ?

« Le plus dur pour moi a été la reprise des impacts avec le sol. Mon corps n’a pas compris ce qui lui arrivait puisque j’avais gardé une grosse activité physique durant cette coupure mais principalement sur vélo de route… donc tout ce qui était saut, changement de
direction et même changement de rythme… ça n’a pas été facile de réhabituer mon corps à toutes ces contraintes en si peu de temps. J’avais clairement des douleurs de partout, comme si j’avais 80 ans. »

Un mot sur tes performances, ton rôle dans l’équipe ? Es-tu contente de toi ? Pourquoi ?

« Par rapport à mes performances, je reste moyennement contente de ce que j’ai pu produire, j’ai manqué de régularité notamment dans mes choix d’actions, ou de pourcentage au tir. Je reste tout de même satisfaite de moi sur d’autres points. J’ai su garder ma ligne de conduite et mon ADN sur un terrain de basket, à savoir mettre du rythme en attaque et en défense, driver l’équipe par mon rôle de meneuse titulaire, apporter ma « folie » par moment et apporter mon expérience de la rigueur sportive Française dans une équipe composée majoritairement de très jeunes joueuses. »

Quels sont tes prochains objectifs Sarah ?

« A l’heure actuelle, j’ai repris le cyclisme sur route. Je récupère de ma saison de basket en soignant les petits bobos, tout en me préparant à divers cyclos qui étaient prévu de longue date avant que je sache que j’allais reprendre le basket. Également un peu de course à pied pour garder une activité avec des impacts directs au sol, afin de ne pas trop souffrir sur une éventuelle reprise du basket en août prochain. Maintenant que je me suis relancée au basket, j’y ai repris goût… pourquoi pas si un projet intéressant s’ouvre à moi. En attendant, je compte bien profiter de ces prochains mois pour me challenger via le cyclisme (et ça je peux vous l’assurer, qu’est-ce que c’est dur comme sport ! »

Auteur
Mallory

Mallory

Passionné par le sport et la communication sportive, Mallory est depuis 2014 responsable du site 5by5.fr. N'hésitez-pas à le contacter pour une demande d'interview ou pour toutes autres demandes en rapport avec 5by5 !