Arbitre de la finale de la BCL, arbitre également de la finale de Coupe de France et arbitre régulier en Jeep Elite et ProB, Yohan Rosso, 37 ans vit une année que l’on peut considérer comme parfaite. Montrés souvent du doigt de manière récurrente lors de défaites, les arbitres doivent gérer la « pression » du sifflet. C’est le cas notamment de Yohan Rosso, arbitre aujourd’hui en Jeep Elite, ProB et autres compétitions internationales ! Pour 5by5.fr, il a eu le plaisir de se confier sur sa passion, sur ses finales qu’ils a pu arbitrer cette année, nous donne son point de vue, et nous parle de sa vie de tous les jours ! Interview inédite.
Bonjour Yohan, parles-nous de toi, qui es-tu, ?
« Bonjour,Yohan Rosso, 37 ans, arbitre international, professeur des écoles, en couple. »
Quel a été ton parcours dans le basket et dans l’arbitrage ?
J’arbitre en BCL depuis sa création il y a 3 ans. J’ai arbitré le tournoi qualificatif Olympique féminin en 2016, le championnat d’Europe féminin et masculin en 2017, la coupe du monde féminine en 2018, la suite reste à écrire. »
Pourquoi l’arbitrage ? qu’est-ce qui te plait ?
« L’arbitrage est une facette de ce sport que j’aime tant. J’en suis tombé amoureux en jouant et l’arbitrage m’a permis d’aller vers le haut niveau. L’arbitrage a un côté challengeant aussi…ça va vite, les gens autour de nous sont sous pression et il faut prendre les meilleures décisions possibles. C’est très formateur, je dis souvent que l’arbitrage est une école de la vie. »
Pour toi, qu’est-ce qu’un bon arbitre ?
Je suis heureux d’avoir pu vivre cette expérience et qu’on m’ait donné cette chance. »
Yohan, cette saison, tu as eu l’honneur d’arbitrer la finale de la BCL en mai dernier , parles-nous de ce moment, de ton arbitrage pour ce match ?
« La finale de la BCL a opposé cette année l’équipe espagnole de Tenerife et l’équipe italienne de Bologne devant 18.000 personnes en Belgique. Deux belles équipes issues de gros championnats, ce fut une belle expérience. La salle était magnifique. Les équipes sont bien sûr très concentrées sur leur objectif sportif. L’expérience a été enrichissante car une équipe passe un peu au travers de son match, ils sont frustrés et la relation avec les arbitres est toujours particulière dans ces moments là. Les joueurs, les coachs vous regardent ou vous parlent comme ci tout ceci était de notre faute alors que ce sont eux qui font ou ne font pas les choses pour en arriver là. Ce fut un immense plaisir d’arbitrer cette finale mais aussi une grande responsabilité. Je suis heureux d’avoir pu vivre cette expérience et qu’on m’ait donné cette chance. »
Par la suite, quelques semaines plus tard, tu as été arbitre pour une finale de Coupe de France, une finale au POPB devant beaucoup de monde, qu’as-tu ressenti à ce moment, comment arrives-tu à faire abstraction du contexte, du public, peut-être de la pression ?
« La finale de la Coupe de France à Bercy était un moment particulier parce que c’est une finale mais aussi parce que c’est à l’Hotel Accor Arena…la salle est juste magnifique !! En plus, j’avais la chance d’arbitrer avec deux supers collègues. Mehdi Difallah qui est un ami, on est arrivé la même année en NM1 et on a un parcours à peu près similaire, on échange, on discute beaucoup, on se soutient l’un l’autre. Gregory Dubois complétait notre trio, c’est un excellent mec, on a passé ensemble notre premier tournoi à l’étranger lors des jeux olympiques de la jeunesse au Pays Bas, je garde cette expérience comme un très bon souvenir.
L’idée pour se préparer est d’arriver à contrôler deux choses, le niveau d’éveil (ne pas être trop énervé et ne pas être trop endormi, mou) et le niveau d’émotion (être dans le présent, juger ce qu’on voit, et non ressasser une éventuelle erreur ou penser aux conséquences positives comme négatives de la prestation du moment). En amont de la rencontre, il y a bien sûr un travail physique et un travail vidéo à faire. Le travail fait que je me sens en confiance. Les gens n’imaginent pas tout le travail que cela demande pour arbitrer à ce niveau. Le public me fait parfois rire, ils disent tellement de bêtises, de méchancetés par manque de connaissances et par manque de partialité que c’est rigolo. »
La finale de BCL, une finale de Coupe de France, peut-on dire que c’est ta plus belle saison en tant qu’arbitre ? pourquoi ?
« C’est une très belle saison, j’ai arbitré en septembre la finale des Championnats du monde féminin, en février la finale de la Coupe intercontinentale à Rio, en mai la finale de la BCL, mi mai une finale de la coupe de France et je l’espère en juin un ou plusieurs matchs de la finale de Jeep Elite. Je ne regarde pas trop derrière moi et je suis plutôt à toujours poursuivre le prochain objectif et toujours travailler pour améliorer mon arbitrage mais c’est vrai qu’en y réfléchissant grâce à ta question, c’est exceptionnel de faire ça dans une saison. »
Quel est ton objectif dans l’arbitrage, à court terme, à long terme ?
« Mon objectif est de m’améliorer encore et encore, de faire la meilleure prestation possible à chaque match. Je prends chaque match comme un réel challenge pour faire du mieux possible. Mon objectif à court terme est de faire la meilleure performance possible sur les championnats du monde en Chine. Il faut savoir que le parcours d’un arbitre dans une compétition nationale dépend des résultats de sa nation. Si la France va en finale par exemple, je ne peux pas arbitrer. Je travaille aussi pour aller aux Jeux Olympiques en 2020. Je suis très ambitieux comme personne, je souhaite arbitrer du mieux possible tous les meilleurs matchs des meilleures compétitions. Tout ne sera certainement pas possible mais je travaille afin de ne pas avoir de regret quand tout ceci s’arrêtera. »
Que fais-tu en dehors ? Quelles sont tes autres passions ?
« En dehors de l’arbitrage, je suis professeur des écoles en Seine Saint Denis. Je fais parti de ce qu’on appelle le RASED, un réseau d’aide qui travaille avec des élèves en difficulté. Je travaille sur la difficulté scolaire et plus particulièrement autour de la lecture pour des élèves de CP, CE1, CE2.Sur le peu de temps libre que j’ai, j’aime profiter de la vie, partager des moments en famille, entre amis dès c’est possible. J’aime voyager et j’aime bien manger. »
Un très grand Merci à Yohan pour cette interview !