A la tête depuis peu de temps avec Alexandre Bouchard, son ami depuis 28 ans et vice-président, du Stade Poitevin Rugby, Simon Allal est désormais le président, d’un club, qu’il souhaite faire évoluer étapes par étapes, suite notamment à la relégation en Fédéral 3 ! Après l’assemblée générale du Stade Poitevin Rugby, en avril dernier, Simon Allal a donc succédé à Olivier Farot ! Côté staff, Nicolas Panno devient entraîneur principal, tandis que Thomas Cassen a quitté ses fonctions, il est remplacé par Pierre Henri Audoin. Mathieu Legros viendra également étoffer le staff.
Pour 5by5, Simon Allal, s’est confié et évoque son parcours, son nouveau rôle et ses ambitions !
Bonjour Simon, merci d’accorder du temps à 5by5, tu es le nouveau président du Stade Poitevin Rugby, Félicitation ! Peux-tu nous parler un peu de toi pour commencer ?
« Bonjour et merci. Je m’appelle Simon Allal, j’ai 34 ans. Pour parler de moi de manière générale, j’ai commencé le rugby à l’âge de 6 ans au Stade Poitevin Rugby. Je suis passé par l’ensemble des sections du club jusqu’au groupe senior dont j’étais joueur cette année . J’avais mis un standby de 4 ans mes saisons de rugby parce que j’ai eu deux enfants en bas âge qui ont respectivement 3 et 5 ans, c’était difficile de tout allier en plus du travail. Cette année, j’ai repris une licence tant en m’investissant au cœur du club avec un petit groupe de travail. Voilà un petit peu mon parcours rugby et familial.
A ce titre, le président sortant si l’on peut l’appeler comme ça, Olivier Farot a décidé vu que l’on était en année Olympique, de ne pas reconduire son mandat. Il est venu nous voir, notre petit groupe de travail et moi, pour nous faire part de sa décision. Il nous a demandé si l’on souhaitait reprendre le flambeau derrière lui. On a beaucoup réfléchi avant de prendre la décision finale parce que ça impacte quand même beaucoup de choses et, après réflexion, on s’est dit qu’il fallait aller au bout de notre démarche et reprendre le flambeau. On s’est présenté à l’élection pour reprendre la présidence puis on a été élu. Je dis on, parce qu’en fait derrière moi, je ne suis pas seul. Il y a aussi Alexandre Bouchard qui sera le vice-président et puis il y a tout ce petit groupe de travail qui pousse derrière nous, sans qui nous ne pourrions rien faire, je me considère plus en fait comme un porte-parole aujourd’hui de ce groupe de travail, plutôt qu’un président seul. »
On va évoquer ton nouveau rôle de président, juste avant, pourquoi le rugby comme sport ?
« Le rugby, c’est une histoire avec mes frères, mon frère aîné à commencer le rugby, on a trois ans d’écart, j’ai commencé à baigner dans ce sport au tour des terrains en l’accompagnant quand j’étais vraiment petit, j’ai commencé à rencontrer des copains qui étaient les frères des joueurs avec qui mon frère jouait, qui avaient mon âge, je pense notamment à Florent Barré, qui est le premier nom qui me vient à l’esprit. En fait, on s’est rencontré au bord du terrain avant même que l’on commence le rugby et puis après naturellement, mes parents m’ont inscrit à l’école de rugby vers l’âge de 6 ans, je dirais, et on grandit, on fait son chemin, on évolue, et ce qui est riche, c’est que 28 ans après je continue de traîner avec les mêmes copains avec qui j’étais en poussin, c’est une fierté ! »
Parlons maintenant de toi et du rugby cette année, c’était quoi ton rôle ?
« C’était un peu un pari fou des copains d’époque de reprendre une licence pour s’amuser et pour retrouver goût à la compétition, mais sans non plus trop se prendre la tête. Nous sommes plus vers la fin que le début, et puis peut-être, si on pouvait accompagner un peu plus les jeunes, c’était ça que l’on s’était dit. Après c’était une année difficile finalement pour nous tous, une poule très dense, on a manqué un peu de profondeur de banc, je dirais quand même que globalement le groupe à part entière n’a rien lâché, et a eu le mérite de se battre jusqu’au bout. Pour mon année de reprise, j’aurais préféré bien sûr que l’équipe se maintienne, et l’équipe B, que l’on joue les phases finales, ce sont des choses que l’on a pas réussi à accrocher, mais ce sont souvent dans les moments durs que l’on construit une équipe et un avenir ainsi qu’un mental, et cette descende, c’est peut-être ce qu’il y a de mieux. Pour le club, ça fait trois années de suite où en fédérale 2 c’est un peu difficile, donc il faut peut-être repartir en fédéral 3 pour mieux reconstruire et revenir plus fort et mieux armé en fédéral 2. »
Selon toi Simon justement, qu’est-ce qui a manqué à l’équipe pour se maintenir ?
« Pas grand-chose parce que l’on était capable sur certains matchs de renverser des montagnes. J’ai des souvenirs comme ça sur le match de Rochefort à Rochefort, qui est le deuxième de poule et on perd ce match dans les dernières secondes, il a manqué à la fois pas grand-chose et à la fois beaucoup. Nous ne pouvons pas dire, on a perdu ce week-end encore, mais on aurait dû gagner, ça marche sur deux ou trois rencontres, mais lorsque c’est toute la saison comme ça, je dirais que c’est du multifactoriel. Je dirais que c’est un groupe avec d’énormes qualités, mais qui probablement est rentré dans une spirale de défaite qui a peut-être un peu abîmé les têtes et sur le terrain ça se ressent, avec un certain manque de confiance également, alors que l’équipe est pleine de qualités, il a manqué de joueurs cadres.
Depuis la montée en Fédéral 2, beaucoup de joueurs cadres sont partis pour différentes raisons et je le comprends parfaitement, ces joueurs n’ont pas été remplacés parce que c’était difficile, le club n’a pas forcément de gros moyens pour attirer des joueurs, l’équipe s’est appauvrie en cadre en restant comme ça, et les joueurs cadres ont manqué pour le maintien. »
l’objectif prioritaire n’est pas forcément de remonter parce que si c’est … »
L’objectif, j’imagine, c’est de remonter l’année prochaine ?
« L’année prochaine, l’objectif prioritaire n’est pas forcément de remonter parce que si c’est pour remonter et refaire la même chose, ce n’est pas la peine. Par contre, ce qui est sur, c’est qu’il faut que l’on est un objectif ambitieux, réalisable, atteignable, donc l’objectif l’année prochaine, ça va être d’être dans le top 2 à la fin de l’année donc forcément, se qualifier pour les phases finales. On peut survoler la poule toute l’année, finir premier ou deuxième, et se faire taper dès les 32èm après, si on a une montée on ne se la refusera pas évidemment mais si on veut être cohérent avec le projet que l’on a , c’est pas de dire, on remonte l’année prochaine en Fédérale 2, c’est de se dire, on est top 1, top 2 maximum, on fait des phases finales, on s’amuse en phase finale, et si l’on a une montée, tant mieux, mais ce n’est pas l’objectif prioritaire. »
Aujourd’hui, est-ce que tu sais, qui reste, et qui part ? Tu parlais tout à l’heure des cadres, sais-tu un peu les transferts justement ?
« Oui, du tour de table que l’on a fait, à priori, on devrait garder tout l’effectif, parce que tout le monde se sent concerné par ce nouveau projet, et ce nouveau mode de travail après certains peuvent partir pour des obligations professionnelles, et quitter la ville de Poitiers. Justement, pour l’instant, un seul départ est à signaler, Tom Bergeon (2e ou 3e ligne) pour la région parisienne afin de poursuivre sa carrière professionnelle. Côté arrivés, une douzaine de joueurs ont déjà été recrutés comme Billel Souid avec des retours, également, mais derrière cette fois, avec Thom Gauthier-Contour (reprise) et d’Alexandre Delange (Gradignan, Fédérale 3), trois-quart capable de jouer à la mêlée. »
Simon, parlons de toi en tant que nouveau président, tu as pris la décision d’être dans la présidence du club, pourquoi ce choix finalement ?
« C’est une bonne question (rire), déjà on me l’a proposé, on m’a poussé, et le goût du travail m’a poussé à prendre ce rôle là. A un moment donné, il faut devenir critiqueur acteur et non plus, critiqueur spectateur, donc je me suis dit, aller pourquoi pas travailler et évoluer avec ce groupe, et aller jusqu’au bout de la démarche. Ce n’était pas une volonté, je ne suis pas revenu conquérant au stade en disant, on va reprendre la présidence, loin de là cette idée, il y a avait un président qui a décidé de partir, d’ailleurs il va rester proche du club, c’est important, il va continuer d’être partenaire, c’est important de le dire, on voit bien que la démarche n’est pas de prendre la présidence comme ça, c’est plus une opportunité, et la volonté aussi des gens du club autour finalement, c’est comme ça que cela s’est passé. »
C’est quoi réellement les ambitions du Stade Poitevin Rugby pour la saison qui arrive ?
« Les ambitions sont multiples, c’est pyramidale, le plus important c’est l’école de rugby, c’est de continuer à travailler sur ce qui a été fait, le développement des compétences des éducateurs, continuer de les accompagner, il y a Vincent.L qui a fait ce travail remarquablement, de coordinateur de l’école de rugby et des jeunes, il faut continuer d’investir massivement dans la formation, ça s’est vraiment une priorité numéro 1.
La deuxième priorité, c’est continuer à développer le rugby féminin, il y a aujourd’hui à l’école de rugby des équipes mixtes, petits garçons, petites filles, mais c’est de voir si on ne peut pas développer à partir de 10, 12 ans, une section fille, continuer les cadettes, continuer les séniors féminins, et troisième priorité, le pôle jeune.
Le pôle jeune, c’est ce qui arrive après l’école de rugby, entre l’école de rugby et le groupe sénior, c’est de continuer le centre de perfectionnement qui existe déjà, on a cette volonté de créer un CEL, un centre d’entraînement labélisé avec un cahier des charges strict, ce CEL permettrait d’attirer probablement des nouveaux jeunes, de garder nos jeunes actuels et de mieux les préparer à intégrer les séniors, donc là c’est pareil on a la volonté d’investir massivement dans cette formation là et ça passe par de la création de poste.
C’est aussi de continuer à développer une section qui s’appelle les Vieux Pictons, ils sont pour la plupart, des anciens joueurs de rugby mais pas que, avec un aspect compétition, le rugby à 5, ainsi que le rugby santé qu’à monter notre médecin, c’est réellement pour tout le monde, et non que pour des personnes ayant des problèmes de santé.
Dernière étape, dernière priorité, on arrive sur le groupe sénior, là c’est d’arriver à aller chercher des joueurs plus expérimentés, qui ont joué dans des niveaux supérieurs pour venir alimenter et aider dans le projet de jeu de l’équipe, et enfin, tout en haut de la pyramide, il y a l’aspect partenaire, aujourd’hui on a un groupe partenaires élargi et grâce à eux et aux subventions, le club continue d’exister, et on a aussi cette volonté de faire grandir ce réseau, qui est très motivé et convivial, avec un très bel esprit et les valeurs du rugby.
Les objectifs sont diverses et variés mais le projet est bien ficelé et on a confiance pour y arriver. »
Pour finir, un mot pour les supporters du Stade Poitevin Rugby ?
« Oui, je n’en ai pas parlé mais là aussi, c’est important, ça fait partie du projet ! C’est d’avoir plus d’affluence le week-end, on a envie de mettre en place des repas d’avant-match avec les supporters donc c’est dès 13h le dimanche et que Rébeilleau soit une fête, que l’on organise des repas très conviviaux ou tout le monde peut se mélanger, que les enfants de l’école de rugby viennent aussi assister au match, on veut remettre ce phénomène de parrains marraines entre le groupe Sénior, masculin et féminin et que l’on accompagne encore plus ce qu’il se fait aujourd’hui, il faut retrouver cette magie. »
Un grand Merci à Simon, pour la confiance et l’accueil au média 5by5 !