Ce soir à la salle de St-Eloi, les Harlems Globettrotters prendront la place des basketteurs du PB86 et présenteront leur spectacle aux amateurs de basket mais pas que ! En effet, ils sont une équipe de basket-ball originaire de Chicago aux États-Unis. Ils se produisent à travers le monde au cours de matchs d’exhibition qui se veulent aussi amusants qu’athlétiques.
Les Globetrotters débutent dans la Negro American Legion League sous le nom de « Giles Post ». En 1927, ils deviennent professionnels sous le nom de « Savoy Big Five ». La même année Abe Saperstein acquiert le club qu’il rebaptise les « Harlem Globetrotters », nom basé sur deux erreurs puisque l’équipe n’est jamais sortie des frontières du pays et vient en fait de Chicago dans l’Illinois. L’équipe est entièrement composée de joueurs noirs, alors non acceptés dans les ligues majeures du pays.
À l’origine, les Globetrotters ont un niveau tout à fait compétitif. Ils concluent l’année 1934, celle de leur 1 000e match, avec un bilan de 152 victoires pour 2 défaites. En 1939, ils participent à leur premier tournoi professionnel, où ils sont défaits par les Rens de New York, la première équipe entièrement composée de joueurs noirs. Au même moment, ils commencent à offrir au public des facéties clownesques en parallèle au jeu. Saperstein ne s’oppose pas à ces « clowneries » et les autorise même à la condition que l’avance au tableau d’affichage le permette.
En 1940, les Globetrotters participent au Tournoi professionnel de basket-ball (World Professional Basketball Tournament), et s’imposent en finale face aux Bruins de Chicago. Pendant les années 1940, les Globetrotters continuent à exceller dans le jeu et développent de plus en plus de gags orchestrés entre autres par Reece « Goose » Tatum. En 1948 et 1949, ils battent à deux reprises les Lakers de Minneapolis qui sont alors à la tête de la toute jeune NBA.
En 1950, l’entrée du premier joueur noir, Chuck Cooper, dans la NBA, marque un tournant dans l’histoire des Globetrotters. Les « Globies » sont alors victimes de la médiatisation qu’ils ont apportée jusque-là aux joueurs noirs qui se dirigent désormais en masse vers la NBA. Jusque-là franchise fétiche pour les joueurs noirs de haut niveau, le club de Saperstein devient moins attractif face aux opportunités offertes par la NBA. Néanmoins, leur victoire face aux étoiles universitaires en 1951 attire un record de 31 684 spectateurs au Rose Bowl et ils entament, l’année suivante, la plus grande tournée mondiale pour une équipe de basket-ball avec 108 matchs d’exhibition.
En 1953, un litige portant sur les contrats des deux stars Marques Haynes et Reece Tatum les conduit à quitter l’équipe pour rejoindre les Magicians de Harlem. En 1959, les Globetrotters disputent neuf matches à Moscou avec notamment Wilt Chamberlain. L’équipe est reçue par Nikita Khrouchtchev et reçoit collectivement la médaille de l’Ordre de Lénine.
Par la suite, les Globetrotters continuent à mettre en place des séquences comiques et deviennent petit à petit plus connus pour leurs capacités divertissantes que sportives. Dans les années 1970 et 1980, l’équipe est gérée par Metromedia et apparaît dans de nombreuses séries télévisées. Ils sont le sujet de la série de dessins animés Les Harlem Globetrotters, une production Hanna-Barbera, et leurs personnages de dessin animé apparaissent de surcroît dans trois épisodes du dessin-animé Scooby-Doo ou, plus récemment, Futurama.
Dans les années 1990, les Globetrotters cherchent à contrer les critiques qui affirment qu’ils ne jouent plus vraiment au basket-ball. Ils organisent donc des matchs contre des équipes universitaires ou des sélections comme le Magic Johnson’s All Stars. Avec des résultats plus ou moins bons, ils renouent avec la tradition des années 1950 durant lesquelles ils rencontraient souvent les clubs de la NBA.
En 1993, Mannie Jackson devient le premier noir américain propriétaire d’une organisation sportive aux Etats-Unis en rachetant l’équipe.
En novembre 2000, les Globetrotters rendent visite au Pape Jean-Paul II au Vatican et le désignent même « Harlem Globetrotter honoraire ».
En 2002, l’équipe entre au Basketball Hall of Fame.
Parmi les grands joueurs ayant évolué aux Globetrotters, on peut citer entre autres Wilt Chamberlain (en 1958, avant de passer professionnel), Meadowlark Lemon ou encore Connie « The Hawk » Hawkins.
Après 63 ans à être les faire-valoir des Globetrotters de Harlem, les Generals de Washington, après 16000 défaites pour 1 victoire contre eux, se voient notifier la fin de leur partenariat en 2015.