Juliette Delaune : « Oui, j’aimerai jouer en équipe de France… »

19 novembre 2015

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Juliette Delaune est une joueuse évoluant actuellement dans le club de Roanne. A seulement 24 ans, elle a déjà pas mal d’expérience avec notamment un passage au Canada. Pour 5by5, elle revient sur son parcours jusqu’à présent et nous parle de ses projets. Interview inédite.

Présentes toi en quelques lignes ?

« Je m’appelle Juliette DELAUNE, française, je viens d’avoir 24 ans. Je suis actuellement joueuse du Roannais Basket Féminin pour ma première saison, dans l’équipe évoluant en Nationale 1. »

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Juliette Delaune

Quel est ton parcours scolaire et basket ?

« J’ai commencé le basket à l’âge de 5 ans, lorsque j’ai emménagé avec ma famille en Touraine. De baby à cadette, j’ai évolué au sein de l’As Monts Basket avec la particularité de toujours être surclassée. À 16 ans, j’ai demandé à mon coach de R1 si je pouvais m’entraîner avec l’équipe de Tours (union entre plusieurs clubs) en N1 pour découvrir autre chose, et tout mettre de mon côté pour progresser. Cette audace a été bénéfique, car après mon premier entraînement, le coach me demande si ça m’intéresse de faire le bout du banc. J’ai donc sauté sur l’occasion. Grosse saison où nous avons accédé à la L2 et joué la finale de coupe de France à Bercy. Saison plus compliquée en L2, difficultés financières du club, blessures des joueuses majeures, nous avons donc eu, les jeunes, l’occasion de prendre du temps de jeu supplémentaire pour nous aguerrir. Je suis ensuite passée au Stade Poitevin de 2010 à 2012 en N1. Après j’ai eu une occasion en or, de partir jouer au basket outre-atlantique, à l’Université du Québec à Montréal afin d’allier études et basket. J’y ai passé trois années, et me voici donc revenue en France, du côté de Roanne pour retrouver la N1.
D’un point de vue scolaire, j’ai effectué un Bac ES à Tours, une licence STAPS à Poitiers, un certificat en Anglais et un master en Kinanthropologie à l’UQAM.

Justement, qu’est-ce qui t’as poussé à faire du basket ?

« Le choix de pratiquer du basket est venu par hasard je pense… Ma soeur et moi avons essayé et ça nous a plus tout de suite… Je suis quelqu’un de très multisports, car je faisais à la fois, de la danse, de la gymnastique, de la natation et du basket. Mais il a fallu faire un choix, et je ne le regrette pas !!!
Et je dirais que j’ai un parcours atypique, car je n’ai ni fait de pôle, de sport étude, de centre de formation… J’ai simplement saisi les opportunités qui sont venus à moi, et je ne les regrettent pas  non plus !!! »

Tu as passé 2 saisons au Stade Poitevin, que retiens-tu de ce passage là-bas ?

« Mes années au Stade Poitevin m’ont permis de sortir du petit cocon familial de Tours, où les gens me connaissaient depuis toute petite, et parfois certaines personnes ne voulaient pas voir les progrès que j’avais fais, les efforts que je faisais… Les gens restaient sur leurs idées de départ. Et ça m’a également permis de sortir de ma zone de confort, pour prouver que je méritais ma place. Malheureusement, les blessures ne m’ont pas épargnées, j’ai été victime d’une rupture de ligament croisé, d’une luxation à l’épaule et d’une fracture à la cheville… Mais j’ai très bien été encadré dans les différents processus de rééducation pour revenir à un meilleur niveau. »

juliette delaune 5 stade Poitevin

Juliette Delaune au Stade Poitevin

Parles-nous de ce projet au Canada, qu’as-tu appris ?

« Cette expérience au Canada m’a changé, tant humainement que baskettement parlant. Car il faut s’adapter à une nouvelle culture, un nouveau mode de vie, mais aussi à un nouveau type de basket, plus physique mais aussi plus individuel. La mentalité américaine ressort, chaque joueur veut briller individuellement, parfois au dépend de l’équipe… Je n’étais pas habituée à ça et j’ai mis du temps à m’y adapter. Mais ce fût une super expérience, j’y ai découvert des nouvelles méthodes d’entraînement, l’insertion de la musculation avec jusqu’à 3-4 séances par semaine, et puis cela m’a permis également d’avoir beaucoup plus de responsabilités sur le terrain. Et j’ai eu l’incroyable chance de faire des tournois aux Etats-Unis, de voir des matchs NBA, de visiter le Canada, de partir en vacances dans les Caraïbes… J’ai profité de cette expérience à fond!!! Et j’ai rencontré des personnes extraordinaires qui m’ont fait grandir. »

Comment se déroule ta saison actuellement à Roanne ?

« Je pense que la saison actuelle ne peut pas se passer mieux que ça.. Le club a accédé à la N1 cette année, et nous sommes actuellement première de notre poule avec 5 victoires et 1 défaite! Mais attention à ne pas être confiante, même si nous visons le maintien, il ne faut pas baisser la garde, car comme notre coach nous dit, nous avons une cible dans le dos qui grossi de match en match et nous sommes l’équipe à battre. Mais cela donne un challenge supplémentaire! Il y a un très bon état d’esprit dans l’équipe, et cela se ressent sur le terrain… Pourvu que ça dure! D’un point de vue personnel, mon retour en France ne se passe pas aussi bien que je l’aurai souhaité, dès le deuxième entraînement j’ai testé le nouveau terrain qui été encore glissant, et je me suis déchirée l’adducteur. Et malgré une bonne rééducation, la douleur était toujours présente. Le médecin s’est finalement rendu compte que j’avais une pubalgie. Donc, je joue tout en recevant des traitements pour diminuer la douleur, car c’est vraiment aléatoire selon les jours. Mais c’est en phase de guérison et je me sens mieux. J’espère donc que cela est de bonne augure pour la suite !! »

As-tu d’autres projets ?

« À côté de ça, je travaille dans différentes structures, à différents postes, je suis éducatrice sportive, et secrétaire d’accueil, et j’ai également un service civique au club, avec comme mission de renforcer les liens sociaux dans les quartiers dits populaires, à l’aide du basket. »

Quelles sont tes passions en dehors du basket ?

« J’adore la photographie. Au Canada, j’avais l’occasion d’avoir des contrats photos pour les autres équipes sportives de mon université, c’était super. Ici, j’ai moins le temps, et il y a moins de manifestations sportives donc c’est plus compliqué. Sinon, je suis accro du sport à la télé, je peux regarder tout et n’importe quoi, sauf la formule 1… Je suis également une adepte des réseaux sociaux, un peu trop parfois, mais bon ça occupe bien!! Et enfin pour le côté girly, je suis une addict maladive de vernis…. Je dois en avoir plus d’une cinquantaine, et j’arrive malgré ça à en acheter des nouveaux !!! »

Ton rêve, c’est jouer avec l’équipe de France j’imagine ?

« Je pense que pour tout sportif de haut-niveau, son rêve est de défendre les couleurs de son pays… Mais après, il faut savoir également rester réaliste. Oui j’aimerai jouer en équipe de France, avoir cette fierté de jouer pour son pays, avoir toute une nation derrière toi… Ça doit être magique !!! Mais pour ça, j’ai encore une grosse dose de travail à fournir et je dois énormément progresser avant de penser à ça. Donc oui j’en rêve, mais non je pense pas me rendre à ce niveau. Même si rien n’est impossible. »

Photos : Sebastien Meunier

Propos recueillis par 5by5.fr

19/11/2015

 

 

Auteur
Mallory

Mallory

Passionné par le sport et la communication sportive, Mallory est depuis 2014 responsable du site 5by5.fr. N'hésitez-pas à le contacter pour une demande d'interview ou pour toutes autres demandes en rapport avec 5by5 !