Un parcours de vie atypique et varié, ce qui lui a permis de se construire, de trouver une stabilité et développer des compétences variées….Grégory Muntzer, âgé de 42 ans, marié, papa d’un petit garçon…et 34 ans de passion de basket, pour aujourd’hui, être agent FFBB puis Fiba et avoir l’objectif, de structurer plus son entourage professionnel. Quel est son parcours de vie et dans le basket, qu’est-ce qu’un agent, que fait-il, et surtout, quel est son rôle, il s’est confié en exclusivité pour 5by5 !
Bonjour Grégory, peux-tu te présenter en quelques lignes, qui es-tu ?
« Bonjour, je m’appelle Grégory Muntzer, âgé de 42 ans, marié, papa d’un petit garçon…et 34 ans de passion de basket. Boulimique de travail, je me nourris de relation humaine et entrepreneur. J’ai un parcours de vie atypique et varié mais qui m’a permis de me construire, de trouver une stabilité et développer des compétences variées. En sortant, de mes études de commerces, j’ai ouvert et tenue des restaurants et boîte de nuit sur la Côte d’Azur et Paris. Ensuite, j’ai monté une boîte d’événementielles et de communication avec la publication d’un magazine. J’ai aussi travaillé dans l’immobilier et la promotion immobilière, ouvert mon agence et commercialisé un logiciel afin d’accompagner les agences immobilières. Pendant tout ce temps, je n’ai pas arrêté le basket, la passion et l’envie de rendre ce qu’on m’avait donné grâce à notre sport, a été la plus forte. Et j’en suis le plus heureux d’avoir replongé la tête la première. »
Quel est ton parcours dans le basket ou dans le sport en général ?
« J’ai commencé le basket vers l’âge de 8 ans, j’ai très vite compris que je ne pourrais pas faire carrière en tant que joueur mais trop compétiteur et accroc à ce sport pour abandonner donc je suis très vite passé au coaching. J’ai passé mes diplômes d’entraîneur jusqu’au DES, l’équivalent du BE2 grâce au cursus de formation fédéral. Pendant plus de 10 ans, je suis resté au club du Cavigal de Nice en naviguant de la ligue à la ligue 2 féminine, avec une épopée en coupe d’Europe pour ma dernière année au sien du club. J‘ai toujours souhaité faire de la formation. J’ai donc coaché aussi les U15 et U18 élite du club avec la chance de tomber sur de très bonnes générations et remporter quelques titres nationaux. La Côte d’Azur n’ayant pas de pôle espoirs féminin à l’époque, j’ai donc créé un sport étude pour que les jeunes filles puissent profiter d’une formation de qualité et réussir leur double projet. Je suis président de l’association Basket Camps Pro qui organise des stages de basket dans le sud de la France depuis de plusieurs années comme un stage à la montagne ou celui à l’image des Sharks d’Antibes. En tout, on rassemble environ 1200 enfants sur l’année grâce au basket et les valeurs du sport. Aujourd’hui mon activité professionnelle, mon métier, c’est agent sportif. »
Tu es agent, comment pourrais-tu décrire ton métier, ton travail, que fais-tu exactement ?
« En quoi consiste ce « métier » ? On va éviter la réponse bidon qui donne la version officielle du métier d’agent dans les livres de loi. Je vois mon métier sur 2 axes: – l’accompagnement des clubs et des organisations.
Si on veut que notre sport se développe, il faut aider aussi les clubs et les structures à se développer. À notre échelle bien entendu, en apportant un point de vue extérieur, de conseiller, en étant à l’écoute de leur besoin. On a le retour des joueurs, on voit ce qui se fait ailleurs parce que nous avons plus de facilité à se déplacer que les dirigeants qui sont souvent trop pris. Ces informations, il faut les partager. On doit s’entraider pour avancer, l’accompagnement des joueurs/joueuses. Je vais pas mentir, c’est le côté que je préfère le plus. La base c’est bien entendu trouver le bon contrat de travail, le club qui va permettre au joueur d’avancer dans sa carrière, de la construire et d’être épanoui. Et heureusement il y tout le reste: un ensemble personnalisée pour chacun: un peu psychologique, un peu de basket, beaucoup d’échange. Je pense être un mélange entre coach mental, conseillé, un concierge de luxe, un ami à l’oreille attentive. Bien que c’est un sport collectif, ça n’en reste pas moins un monde individuel où les performances sont observés au quotidien. Le but essentiel est de construire une carrière, un avenir, un futur et surtout des femmes et des hommes.«
Pourquoi ce travail ? Qu’est-ce qui ta poussé à devenir agent ?
» J’y ai toujours pensé, mais l’image que les agents ont, me dérangeait et puis il fallait aussi que je finisse d’autres chapitres afin de me construire et d’être prêt. Il y a 5 ans, j’ai donc entamé cette reconversion qui me trottait dans la tête depuis toujours. Je ne me voyais pas être entraîneur de tête, je voulais rester au contact des joueurs et joueuses parce que j’ai besoin de ces relations humaines qui me nourrissent mais je voulais aussi être plus libre et profiter des miens tout en mettant à profit mes diverses expériences et acquis professionnels. J’ai donc passé ma licence d’agent FFBB puis FIBA. Je pense que c’était un choix naturel, et que ce choix me va très bien. »
Quelle est ta relation avec les basketteurs/basketteuses ? Dans ton travail et dans la vie ? Comment fais-tu la part des choses ?
« Le tout est bien bien mélangé. C’est un choix, ma porte (et surtout mon téléphone) est toujours ouverte. Je veux que mes clients me connaissent comme je les connaît. Ils sont libres aussi de construire la relation qu’ils souhaitent avec leur agent. Certains ont plus besoin de présence que d’autres, d’autres plus de distance. Les périodes de la vie et les saisons sont aussi différentes et les besoins de chacun s’adaptent. J’ai l’habitude de dire que si je suis invité à leur mariage, c’est que nous avons réussi quelque chose de vrai. Ce qui est génial, c’est qu’aujourd’hui certains m’appellent juste pour prendre de mes nouvelles et de ma famille. Si les relations ne sont pas vraies et uniquement construites sur le business, ça ne peut pas marcher. La confiance doit être construite et mutuelle. »
Peux-tu nous dire de quels joueurs / joueuses/ tu t’occupes si cela n’est pas secret ?
« J’ai plus de joueuses que de joueurs. De fait, issue du basket féminin, cela a été plus simples puis aussi par choix. J’ai besoin de cette relation de confiance que je retrouve plus chez les filles pour l’instant à part quelques exceptions avec des supers mecs. Pour donner des chiffres, aujourd’hui je représente par exemple plus de 30 joueuses sur la ligue féminine qui doit en compter environ 120. J’ai l’opportunité aussi de ne travailler pas qu’avec des joueurs en France mais aussi beaucoup sur les marchés étrangers. Mes clients vont de la jeune joueuse en formation à des joueuses comme Migna Touré, internationale française ou Sophie Cunningham finaliste WNBA avec Phœnix Mercury. Le plus important est de ne pas faire de différence entre les joueuses. Leur statut sportif n’influe jamais sur l’attention portée. »
Comment juges-tu une/un basketteur , sur quels critères en tant qu’agent ?
« Ce qui m’intéresse, c’est leur capacité à se créer une histoire, se donner les moyens de réussir tout en étant réaliste sur ses objectifs personnels que ce soit à court, moyen ou long terme. Tu peux être la meilleure joueuse du monde, si tu te prends pour une autre et que le respect est optionnel chez toi, ce n’est pas la peine de me contacter. J’ai déjà eu des cas similaires, j’ai préféré refuser. Il faut que la relation soit vraie. Après on va pas se voiler la face, un agent ne peut pas représenter des joueuses dans tous les niveaux de compétition et être bon de partout. Je me concentre sur LFB, LF2 pour les filles et ProA, ProB, NM1 pour les garçons. Et les grands championnats européens bien entendu. »
Quelle est une semaine type pour un agent à peu près ?
« Il n’y a pas de semaines types. C’est ce qui est génial dans ce métier. Ce n’est pas du tout chronophage. Les périodes de l’année et l’ouverture des marchés vont rythmer notre travail. Au cours de la semaine, tu essaies d’échanger le maximum avec les clients qui en ont besoin, les clubs, se tenir au courant de l’actualité et des besoins des uns et des autres. Être au courant de tout, c’est aussi important. Par contre, tu peux oublier les jours de congé, de repos, les vacances où tu coupes tout… c’est connecté à 100%, 24h/24 Tu peux dormir dans ce métier mais pas trop, tu risques de louper quelque chose «
Quels sont tes objectifs ?
« C’est de structurer plus mon entourage professionnel. Je suis en train de recruter sur des postes précis afin de pouvoir apporter encore plus à mes joueurs et entraîneurs. Il faut du temps pour trouver les bonnes personnes et garder cette identité particulière qui est la mienne. Je veux continuer aussi à développer le stage que j’ai créé pour mes joueurs pros, que j’invite sur la Côte d’Azur pendant l’été. Ça leur permet de s’entraîner avec des entraîneurs de très haut niveau, préparateur physique et mental a disposition, et tout un ensemble de service pour continuer à être meilleur. C’est aussi un moyen de passer du temps ensemble, de se connaître mieux et de prendre le temps de planifier l’avenir. »
Un grand Merci à Grégory d’avoir choisi 5by5 pour se confier !