Christ Makosso : « Mon objectif à court terme est de développer les U18 France à Saint-Priest… »

30 mai 2019

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Christ Makosso, 27 ans, est salarié du club de basket de Saint-Priest dans le lyonnais où il entraîne notamment l’équipe U18 France. Pour lui, un bon coach prend des décisions importantes pour l’équipe à peu près toutes les 20 secondes, ce qu’il fait avec son équipe…? Son objectif à court terme : développer les U18 France à Saint-Priest et réussir à créer un environnement propice au bon développement des joueurs. Son parcours, sa saison, sa façon de coacher, ses performances ainsi que ses objectifs, entretien inédit avec Christ Makosso.

Bonjour Christ, peux-tu te présenter en quelques mots ?

« Bonjour, je m’appelle Christ Makosso, 27 ans, je suis salarié du club de basket de Saint-Priest dans le lyonnais. Entraineur des U18 France de Saint-Priest (première année de l’histoire du club à ce niveau), nous venons de terminer à la 2ème place du championnat Groupe B à égalité avec Saint-Vallier avec 7 victoires et 3 défaites. J’ai plusieurs casquettes : salarié de club, formateur de cadres sur la ligue du lyonnais, entraîneur sur les sélections régionales. »

Parles-nous un peu de ton parcours ?

« J’ai joué en jeunes au club de Menival Saint-Priest (69) avec qui nous avons été champion départemental en U17. Ensuite je suis allé joué à l’Amicale Laïque Saint-Priest (D1 avec montée en R3 et R2) et en Nationale 3 2 ans sous les ordres de Laurent Coudour.
Ensuite j’ai joué 3 ans à Ozon (R2 avec montée en R1 et N3), avant de partir jouer un an en Pré-Nationale à Venissieux avant de revenir me poser à Saint-Priest (R2 et récemment montée en Pré-Nationale).
Parallèlement à cela j’ai passé mes diplômes d’entraineurs (DEJEPS-DEFB en 2016) et j’ai validé un Master Management des organisations sportives.
J’ai entraîné toutes les catégories (j’ai commencé à l’âge de 13 ans) de U9 à U20 avec plusieurs titres essentiellement régionaux.
À l’issue de mon master, j’ai été embauché par le club de Saint-Priest à temps plein. C’est ma 5ème année en tant que salarié de club.Avant de prendre les U18 j’avais les U15 depuis 4 années (champion AURA en 2016 / vice-champion AURA en 2017 / final 4 AURA en 2018) et les filles en Pré-Nationale seniors (montée de R3 à Pré-Nat). »

Quel bilan en fais-tu ?

« Une année riche en apprentissage car j’avais des habitudes depuis quatre ans que j’ai du faire évoluer cette année.
Remise en question totale vers deux championnats où je n’avais jamais coaché (les U18 en championnat de France et les U15 filles). Au final, je suis très content car des filles qui n’avaient jamais côtoyé le niveau AURA se retrouve à être encore en course pour le final 4 et les U18 qui n’avaient jamais côtoyé le niveau U18 se retrouve au coude à coude avec un centre de formation…
Je suis très comblé par le niveau et l’état d’esprit qu’on tenté de développer mes équipes cette année. »

Christ, tu es salarié de club, peux-tu nous dire quel est le travail d’un salarié de club aujourd’hui ?

« Ça dépend des clubs, mais ça évolue. Quand j’ai commencé, c’était le « sale boulot », faire tout ce que les bénévoles ne voulaient pas faire. Maintenant les fiches de poste se standardisent avec des missions plus précises, ciblées selon les profils et les besoins des associations. Les bénévoles commencent à comprendre l’importance d’avoir une personne à temps plein dans une structure. Gérer la communication des clubs, entraîner des équipes, faire des OBE, intervenir sur des sections sportives, organiser des projets ou des événements mais aussi essayer de développer le club dans différents aspects (financier, structurel, sportif…) L’important selon moi est surtout de créer du lien par son rôle entre toutes les équipes et acteurs du club, mais aussi de travailler main dans la main avec les dirigeants de club, être force de proposition et savoir poser le cadre de son intervention. On peut être vite débordé si on ne sait pas dire stop. Qui dit salarié dit autonomie avant tout ! »

On reconnaît un bon joueur à sa routine d’entraînement et de match…

Parles-nous un peu de ton équipe des U18 France et du coaching que tu mets en place ?

« Pour notre part, c’est la première année en U18 avec des joueurs qui n’ont jamais connu le niveau Élite, l’exigence du haut niveau. Donc forcément beaucoup d’enseignements. La plupart des clubs s’entraînent 5 fois par semaine au minimum, ce qui demande d’avoir tout autour une structure qui permet de le faire. Il faut pouvoir suivre les joueurs au quotidien, que se soit sur l’aspect scolaire et sur l’aspect basket, il faut pouvoir évaluer les joueurs au quotidien. Trouver les meilleurs options pour que l’évolution du joueur se fasse, selon les capacités, l’âge, les prédispositions ou retards physiques mais pas seulement sur le plan basket. Je pense qu’il faut aussi aider les joueurs à devenir de meilleurs jeunes hommes et c’est l’une des parties les plus intéressantes de la formation du jeune joueur. Apprendre à s’entraîner, à faire des sacrifices, à préparer son corps à l’effort, à respecter les autres et son environnement, l’humilité, la détermination et j’en passe. Tous les joueurs de ce niveau font d’énormes sacrifices pour être là, c’est peut être ce qui rend ce niveau si intéressant. Chaque personne présente donne le meilleur de soi car on comprend très vite que si on ne le fait pas on ne peut pas exister. C’est un niveau où il faut garder les joueurs dans la réalité également : il y’a des joueurs qui jouent en équipe de France, d’autres qui jouent déjà en espoirs, certains dont c’est la première année en U18. Donc énormément de disparités de niveau qu’il faut expliquer car souvent le joueur qui n’a rien prouvé pense que le fait d’affronter un prospect est la preuve qu’il a son niveau… Erreur. Je dis souvent à mes joueurs « on reconnaît un bon joueur à sa routine d’entraînement et de match… Au niveau du coaching, avoir 12 joueurs sur la feuille de match est un vrai plus ! Pour moi, c’est vraiment positif car l’intensité proposée et la charge d’entraînement est telle qu’on a besoin d’avoir 12 joueurs tant sur le match qu’aux entraînements. La difficulté est d’investir tous les joueurs et leur trouver le rôle qui va permettre leur épanouissement en tant que joueur, mais également en tant que personne. Mais on y arrive. Je coach à 12 généralement (sauf si les joueurs ne répondent pas à mes exigences) et ça se passe très bien. Chaque joueur sur la feuille mérite d’être là et donc peut et doit être prêt à rentrer sur le terrain. Le coaching est l’une des parties que je préfère en tant qu’entraîneur ! On en apprend tellement sur les gens. »

Quelles sont les bonnes attitudes à avoir pour être coach selon toi ?

« Je pense que pour pouvoir coacher, il faut vivre le match et faire preuve de beaucoup d’instinct, être alerte. On prend des décisions importantes pour l’équipe à peu près toutes les 20 secondes je pense. Je le ressentais peut être un peu plus en seniors; Peut-être parce que la pression du résultat est tout de même autre. Mais si tu n’as pas d’instinct je ne vois pas comment tu peux coacher efficacement. Cela ne veut surtout pas dire corriger les joueurs à chaque erreur, es empêcher de s’exprimer. Mais s’assurer que l’intensité, le rythme et surtout les exigences soient toujours respectées sur le terrain. Cela ne veut pas dire non plus agir 100% du temps, ne rien faire peut être un choix à des moments dans le match. »

Quels sont tes objectifs à court et long terme ?

« Sur le plan personnel, mon objectif à court terme est de développer les U18 France à Saint-Priest, réussir à créer un environnement propice au bon développement des joueurs, à l’instar de ce qui se fait chez certains clubs qui fonctionnent très bien en U18. A long terme, je n’ai rien arrêté. J’aime la région lyonnaise et j’aimerais y rester, après tout est possible, peut-être rester sur la formation, peut-être retourner sur les seniors…je n’y ai pas encore vraiment réfléchi. »

Des dédicaces à faire ?

« Grosse Dédicace à la Makossance, aux Juliettes qui aiment trop les dédicaces, et à ma chérie Marjo qui supporte mes énervements, mes prises de têtes, mes crises, ma passion et mes folies sinon non, pas forcément de dédicaces spécifiques, mais un grand Merci à tous ceux qui m’ont fait confiance, qui croient en moi et qui donne de la force au quotidien que ce soit à moi ou à d’autres ! »

Christ, en dehors tu basket, il me semble que tu aimes le football ?

« Oui, je suis supporter de l’Olympique Lyonnais évidement ! »

Un grand Merci à Christ Makosso pour sa confiance !

Auteur
Mallory

Mallory

Passionné par le sport et la communication sportive, Mallory est depuis 2014 responsable du site 5by5.fr. N'hésitez-pas à le contacter pour une demande d'interview ou pour toutes autres demandes en rapport avec 5by5 !