Jules Gaduel : « Un bon arbitre, c’est un arbitre qui accepte de reconnaître ses erreurs, et qui a une connaissance experte de son sport !.. »

17 décembre 2019

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Montrés souvent du doigt de manière récurrente lors de défaites, les arbitres doivent gérer la « pression » du sifflet. C’est le cas notamment du jeune Jules Gaduel, arbitre aujourd’hui en ProB et autres compétitions ! Né dans une famille de basketteurs, ce jeune arbitre a commencé par arbitrer à 14 ans avant de progresser et d’arbitrer aujourd’hui en ProB. Pour 5by5.fr, il  a eu le plaisir de se confier sur son parcours,  nous donne son point de vue sur ses performances, nous parle de ses objectifs et de sa vie de tous les jours ! Interview inédite.

Salut Jules, parles-nous de toi, qui es-tu, ?

« Bonjour, je m’appelle Jules Gaduel et j’ai 22 ans. Je suis né dans une grande famille (j’ai 5 frères et 1 sœur). Je suis issu d’une famille de basketteurs de génération en génération (mon arrière grand-mère a été championne du monde en 1934). Le basket, c’est donc une réelle histoire de famille. Ma grand-mère et ma mère s’occupent actuellement d’un club dans le département du Val de Marne (94). »

Quel a été ton parcours dans le basket et dans l’arbitrage ?

« J’ai débuté le basket en tant que joueur très jeune en baby basketteur. Puis à l’âge de 13 ans, je suis allé m’entraîner avec la sélection du Val de Marne. Ne faisant pas parti de la sélection finale, j’ai décidé de m’inscrire à la semaine de formation d’arbitre qui avait lieu la semaine suivante (pendant les vacances de la Toussaint). À la fin de cette semaine, j’ai été validé arbitre stagiaire départemental à 13 ans. Puis j’ai fait un an dans mon département puis directement où j’ai été officialisé arbitre département. Puis j’ai été, cette même année, mis à la disposition de la ligue. A 14 ans, je sifflais mes premiers matches en jeune région. Après deux ans au niveau régional, à 16 ans donc, je me suis inscrit, avec l’appui de ma ligue, pour le concours d’arbitre championnat de France. J’ai été reçu à ce concours avec l’honneur d’être arrivé 1er au niveau national.

Ensuite en championnat de France, j’ai effectué une saison en NM3, puis deux en NM2, et, grâce à mes évaluations durant l’année, j’ai été classé premier national et je suis monté directement en Haut niveau (NM1) à l’âge de 20 ans.

Après une saison en NM1, les référents des arbitres de haut niveau ont décidé de m’intégrer à la passerelle NM1/ProB. Actuellement, à 22 ans, je suis donc arbitre de ProB. »

Pourquoi l’arbitrage ? qu’est-ce qui te plait ?

« L’arbitrage comme dirait mon premier formateur c’est « avoir une connaissance encore plus poussée de son sport » (Yohan Rosso). En fait, il faut être ce que l’on appelle, un expert. En tant qu’arbitre, mon réel plaisir est de permettre aux joueurs de s’exprimer le plus librement possible tout en respectant les règles du basket. Nous sommes (les arbitres), présents sur le terrain pour nous assurer du bon déroulement du match et du respect des règles. Et aucunement, comme certains peuvent le penser (actuellement surtout), des personnes présentes pour sanctionner et/ou se montrer devant un public. Après oui, certaines des décisions, les plus compliquées, ce que l’on appellent nous (dans le monde dans l’arbitrage) des situations grises, qui sont souvent les lieux de discussions entre joueurs/arbitres/entraîneurs. »

Un bon arbitre est un arbitre qui laisse place au jeu et que ne l’on voit qu’un minimum (lors de situations spéciales)…

Pour toi, qu’est-ce qu’un bon arbitre ?

« Un bon arbitre est un arbitre qui laisse place au jeu et que ne l’on voit qu’un minimum (lors de situations spéciales). C’est un arbitre qui accepte de reconnaître ses erreurs, et qui, a une connaissance experte de son sport ! »

Personnellement, comment pourrais-tu définir ta progression dans l’arbitrage ? Comment juges-tu tes « performances » en tant qu’arbitre ?

« Ma progression est pour le moment ascendante et rapide. Mais je là dois à un travail personnel important et une réelle persévérance (même dans les moments les plus compliqués). Pour obtenir ces deux facteurs : il faut de l’envie et du courage (déplacements en transport quand tu es jeune par exemple).

Mes performances, je les jugent après chaque match à la vidéo. C’est très simple : avoir fait le moins d’erreurs possible en terme de jugement. Si, après le débriefing vidéo, je m’aperçois que j’ai un minimum d’erreur sur la rencontre, alors je dirais que ma performance est bonne. Dans le cas contraire, je reprends chaque erreurs de jugement, et j’analyse la vidéo : le jeu, la technique d’arbitrage : le placement, et déplacement. Après cette analyse, je comprends mon erreur et j’essaie sur les matches prochains de respecter ce que je me suis fixé à la fin de mon débriefing vidéo. »

Comment être à la fois respecté et apprécié par les joueurs ?

Photo : Tuan Nguyen

« Je ne sais pas si notre but est forcément d’être apprécié par les joueurs. Mais pour être respecté, il faut avoir un bon jugement. Pour moi, c’est primordial. Tu peux avoir tout ce que tu veux, si ton jugement n’est pas bon, alors tu te fera contester, les joueurs ne vont pas forcément te respecter et alors t’apprécier. »

Un jeune basketteur rêve de disputer le championnat d’Europe ou championnat du monde, est-ce la même chose pour un arbitre ?

« Nous aussi, tout comme les joueurs et les entraîneurs, on a des objectifs et des rêves. Chaque arbitre a des objectifs et des rêves. Les JO, la coupe du monde, le championnat d’Europe, l’euroleague… Tout ça, ce sont des rêves, ou bien objectifs pour certains d’entre nous. »

Justement, quel a été le match le plus haut par rapport à la compétition, que tu as arbitré ?

« Actuellement, j’ai la chance d’arbitrer en ProB. Puis quand j’étais au lycée, j’ai pu arbitrer le championnat du monde UNSS (scolaire). Et enfin, (j’ai hâte) je vais en Serbie, à Belgrade exactement, en juillet prochain pour officier sur les championnats d’Europe universitaire. »

Que fais-tu à côté de l’arbitrage ?

« Je suis en master en STAPS, je passe cette année le concours pour être enseignant d’éducation physique et sportive (EPS). Cela me prend beaucoup de temps et d’investissement (un concours quoi…), mais comme vous le savez, l’arbitrage n’est pas un métier, et il nous faut donc à tous, un métier à côté. »

Un grand Merci à Jules pour cette interview !

Auteur
Mallory

Mallory

Passionné par le sport et la communication sportive, Mallory est depuis 2014 responsable du site 5by5.fr. N'hésitez-pas à le contacter pour une demande d'interview ou pour toutes autres demandes en rapport avec 5by5 !